L'importance du contexte dans la communication

La globalisation et plus tard internet ont renforcé l'idée générale que les individus ont des modes de pensée, des envies et des besoins assez uniformes dans le monde. On prête à travers le monde des caractéristiques communes à des groupes de personnes telles que "les jeunes", "les riches", "les citadins", etc. Or, la dimension culturelle reste prépondérante dans les modes de pensée à travers le monde et aucun signal n'iincite à penser qu'elle s'affaiblirait, pour quelque catégorie de population que ce soit.

Le message n'est pas seulement contenu dans les mots

Dans sa grille de communication tenant compte de la culture, l'anthropologue américain E.T. Hall distingue les "low-context culture" et les "high-context culture". Pour les premières, la plupart de l’information est contenue dans le message, de manière explicite.

edward t hall

Edward T. Hall a travaillé sur les modes de vie des Indiens Navajo dans les réserves en Arizona, et est essentiellement connu pour ses apports dans la communication non verbale, ainsi que sur la mise en évidence du phénomène de Proxémie.

Par exemple, dans les pays scandinaves, en Allemagne ou aux USA, qui sont les exemples le plus nets de cultures "à contexte bas", la communication est abondante et directe. En Europe du sud, la communication induit davantage de sous-entendus. Dans les affaires avec les pays latins d'Europe, il est ainsi courant d'attendre que s'instaure une relation de confiance avant de se livrer. Toutefois, la communication est relativement aisée à déchiffrer, le contexte jouant un rôle limité, caractéristique des cultures à "contexte bas".

michael bastin

Fondateur de BeTranslated, le traducteur-interprète belge expatrié en Espagne Michael Bastin, explique que dans les interprètes locaux en Espagne effectue souvent des erreurs de sens lorsqu'il s'agit d'encadrer des relations d'affaires avec des Néérlandais, alors même que les deux pays sont géographiquement très proches et qu'ils partagent des siècles d'histoire commune. Par exemple, le célèbre "mañana" (demain, en espagnol) est une simple manière de parler pour les Espagnols, alors que les Néérlandais s'attendent à un engagement fort pour le jour suivant.

Le oui qui veut dire non

A l’opposé, les cultures à contexte élevé comme celles du Japon, de la Chine ou de la Corée du Sud se caractérisent par des modes de communication où les messages verbaux transmettent moins d'informations que la communication non verbale. Ainsi les Chinois, qui n'utilisent pas les réponses traditionnelles oui/non,  ne feront-ils pas savoir qu'ils ne comprennent pas ce qui leur est dit, afin de ne pas embarrasser la contrepartie. Dans ces cas, les risques d'incompréhension avec un interlocuteur d'une culture à contexte bas sont particulièrement élevés.