L’intégration d'apports divers dans un modèle universel

Jusqu’aux années 1970, les théories du management émanent principalement des États-Unis, dont la domination économique est manifeste. Les techniques préconisées sont supposées applicables dans toutes les entreprises de type occidental. Dans le prolongement du one best way des économistes classiques, il s’agit d’élaborer un modèle idéal, que J.K. GALBRAITH justifie par la logique universelle de l’industrialisation.

Devant l'insuccès des méthodes de management dans la décennie suivant le premier choc pétrolier, les “ success stories ” ont consisté à recenser les facteurs communs de réussite dans les entreprises qui ignorent la crise. Parallèlement au déclin des États-Unis et à l'émergence du Japon, des études étrangères viennent enrichir les connaissances en gestion. Les techniques jugées comme étant les causes du succès (cercles de qualité, kanban, poka-yoke, SMED...) sont sorties de leur contexte et intégrées dans un modèle idéal, que la littérature anglo-saxonne nomme “ culture-free thesis ” (thèse sans culture).

La fin des années 1980 consacre la globalisation et voit émerger le sentiment d'un fort courant d’uniformisation des pratiques de gestion mais également des comportements humains. Selon T. LEVITT, le développement généralisé de la technologie porte le monde vers une vision convergente ; source d’uniformité, elle anéantit les distances. Dans le domaine commercial, le monde n’est plus perçu comme la somme de marchés distincts mais comme un vaste marché (M. Porter, K. Ohmae...).