Le rapport au temps : cultures monochroniques et polychroniques

E.T. Hall distingue les cultures monochroniques (Amérique du nord, pays scandinaves, pays germaniques, Pays-bas, Royaume-uni...) et polychroniques (Amérique latine, Moyen-orient, Afrique, Asie et dans une certaine mesure France ou Grèce) selon le rapport de celles-ci au temps.

Les cultures monochroniques ont une vue du temps linéaire et compartimentée, alors que les polychroniques en ont une plus flexible. Dans les cultures polychroniques, les choses sont plus importantes que le moment pour les faire. Les cultures monochroniques accordent de l’importance à la ponctualité, au contraire des polychroniques, qui sont moins organisés, mais capables de faire plusieurs choses en même temps.

Les cultures monochroniques se retrouvent le plus fréquemment dans les cultures individualistes et "low-context" et les polychroniques dans les "high-context" et communautaristes.

Cultures monochroniques

Dans les cultures occidentales, la pensée fonctionne selon un schéma linéaire par lequel un effet entraîne une cause. E.T. Hall relie ceci aux fondements religieux de vérité révélée et considère que cela permet de comprendre la volonté de maîtriser son environnement.

cultures polychoroniques

 "Demain n’a qu’à se débrouiller, moi je ne connais qu’aujourd’hui".
Proverbe Soussou (source : Randstad)

Dans les cultures orientales, passé, présent et futur sont interconnectés. Au Japon, on arrive jusqu’à une heure en avance à une rendez-vous.

En Afrique, la perception du temps est historiquement réalisée en séquences et non pas heures. C'est l’action qui créée le temps, et non l’inverse.

Implications pour le management et la communication interculturelle

L’organisation tayloriste du travail, la fixation des objectifs et d'autres modes de management courants dans les pays occidentaux entrent en contradiction avec certains aspects des cultures polychroniques. En ce sens, les avancées de E.T. Hall rejoignent les critiques d'Hostede quand à l'exportation des modes de management américains à des cultures différentes.

Du fait de mode de communication différents, des conflits peuvent émerger entre personnes de cultures monochroniques et polychroniques. Les monochroniques communiquent de manière directe tant les bonnes nouvelles que celles qui sont neutres. Tout est agencé pour qu’à chaque période corresponde une chose à dire. La politesse ou l’introduction ne sont pas nécessaires. Cette approche directe du monochronique peut être jugée choquante par le polychronique. Au contraire, la communication des polychroniques est plus indirecte et circulaire. Par exemple, quand un Chinois parle, il est préférable de ne pas l’interrompre.